Au premier étage, la salle des pas perdus est un des hauts lieux de passage, trois très belles statues en bronze président, celle de Napoléon III, exécutée par le sculpteur Leonardo Bénatov en 2007, à sa gauche Michel de l’Hospital et à sa droite, Jean-Baptiste Colbert, deux fontes anciennes.
Au mur, sont inscrites quatre dates : 1563, marquant la création de la juridiction consulaire de Paris ; 1673, datant les ordonnances sur le commerce de Colbert ; 1807, la publication du code de commerce et 1865, l’achèvement du palais. Deux vitrines sont consacrées au code de commerce et à la construction du palais. De part et d’autre des ouvertures donnant sur le boulevard du Palais, dix panneaux actuels documentent le fonctionnement du tribunal.
À gauche, c’est la grande salle d’audience qui est le cœur du palais.
En arrière de l’estrade où siègent les juges, les bustes en bronze de Michel de l’Hospital et de Colbert sont installés en hauteur.
Entre ces deux statues, les noms des présidents de ce tribunal sont gravés dans le marbre, les plus anciens étant sur une plaque située sur le mur de droite.
L’allégorie du Second Empire est représentée sur le plafond : ce sont des peintures illustrant les arts, la science, l’agriculture, le commerce, la justice et la ville de Paris.
Se faisant face, deux tableaux de Paul-Louis Delance de grande dimension se détachent : l’un représentant les nautes et l’autre Saint-Louis rendant visite à Boileau, prévôt des marchands et auteur d’un ouvrage sur les corporations.
Quelques marches plus loin, deux lions presque vivants s’imposent de chaque côté. Images de la puissance, mais aussi de la maîtrise, ils ont été sculptés par Pierre-Louis Rouillard, grand artiste animalier de l’époque.
Il faut passer par l’antichambre pour voir les portants des robes et toques des juges, où ils s’habillent avant de tenir audience. De là, on peut aussi accéder à la chambre du conseil.
C’est dans cette salle que se tiennent les audiences à huis clos. Le plafond, là encore, regorge de symboles peints très colorés telles la loi, la force, la justice et la vérité.
Au-dessus de la cheminée, une tapisserie des Gobelins évoque la justice consulaire avec ses attributs que sont la balance, la toque du magistrat et le palais du tribunal dont on aperçoit le dôme.
L’escalier monumental à double révolution de style Renaissance est riche d’une architecture hautement symbolique ; on trouve à mi-étage quatre statues placées dans des niches, illustrant le commerce maritime, le commerce terrestre, l’art mécanique et l’art industriel. Cet escalier est souvent cité comme une des plus belles réalisations architecturales d’intérieur du Second Empire.
En haut de l’escalier, la coupole couvre cette partie du palais. À sa base sont disposés huit groupes de deux cariatides qui supportent la corniche et huit peintures représentant la ville de Paris, les arts, la ville de Marseille, la moisson, la ville de Lyon, l’industrie, la ville de Bordeaux et les vendanges.
Sur les murs, une galerie de tableaux illustre d’anciens Présidents du tribunal.
Il faut sortir de cette salle et traverser à nouveau l’antichambre pour accéder à gauche au bureau du vice-président.
Une statue en marbre évoquant la Seine, exécutée par Denys Puech, célèbre sculpteur de la seconde moitié du XIXème siècle y tient bonne place. Elle avait été mise à l’honneur en 2013 à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine et avait fait l’admiration de nombreux visiteurs. Cette statue avait été commandée pour le tribunal en 1896. Denys Puech, grand prix de Rome, dirigea la Villa Medicis.
Une jolie tapisserie des Gobelins illustrant le Manuscrit fait face aux fenêtres.
C’est en sortant de ce bureau et en passant une nouvelle fois dans l’antichambre, que le couloir de la présidence commence. Les noms des juges consulaires sont gravés dans le marbre depuis 1564 jusqu’à aujourd’hui : certains marchands célèbres, des merciers, des marchands de vin, des orfèvres, la liste est longue… Les Pocquelin, au XVIIIème siècle se détachent des longues listes, l’orfèvre Odiot au XVIIIème siècle également, Firmin Didot, le célèbre imprimeur du XIXème siècle et Charles de Vilmorin, botaniste et grainetier, son contemporain.
C’est au fond du premier couloir que se situe le bureau du premier magistrat de ce tribunal : le Président. Deux bustes en bronze encadrent son bureau, Michel de l’Hospital et Colbert, mémoires de l’institution. À droite, une tapisserie de la manufacture des Gobelins représente la ville de Paris avec tous les symboles de la ville et les allégories de la justice.
À gauche, un tableau peint par Charpentier représente le Président Pierre Vignon, Président du Tribunal sous la Révolution et au début du Premier Empire. Membre de la corporation des marchands du vin, il fut élu à plusieurs reprises et nommé par l’Empereur, président de la commission chargée de rédiger le code de commerce.
Entre les deux grandes fenêtres, un dessin polychrome illustre la réception du Maréchal de Mac Mahon, Président de la République, en 1874. La réception se situe dans le grand atrium qui était jadis couvert d’une magnifique verrière.
Une grande vitrine enferme trois registres précieux des XVIème et XVIIème siècles, contenant copie des textes de création des juridictions consulaires, procès-verbaux d’assemblée et procès-verbaux d’élection des juges. Des médailles anciennes des juges consulaires y sont également exposées.
Et puis, ce sont à nouveau les couloirs de la présidence où figurent encore de longues listes de juges.
Sur le mur opposé aux fenêtres, deux tableaux de Robert Fleury illustrent la création de la justice consulaire : celui de gauche représente Michel de l’Hospital écoutant la lecture que donne son secrétaire de l’édit de constitution ; celui de droite illustre la présentation par Colbert à la signature de Louis XIV de l’ordonnance de 1673.
Au bout du long couloir et à gauche on accède au premier étage de l’atrium. C’est un des plus beaux ensembles architecturaux monumentaux de l’époque. Composés de deux étages de colonnes séparées par un balcon de sept travées sur cinq, les chapiteaux des colonnes sont ornés du « N », rappelant l’Empereur Napoléon III. À cet étage, on a une vue plongeante sur un important buste de Michel de l’Hospital, classé au rang des monuments historiques.
À droite se trouve la deuxième salle d’audience qui offre une vue imprenable sur la Seine. Près des fenêtres, les statues ornent la façade de l’édifice. Œuvres de quatre sculpteurs, elles symbolisent la loi, la justice, la fermeté et la prudence.
Derrière l’estrade, une tapisserie des Gobelins est fixée au mur, elle célèbre le génie des arts, des sciences et des lettres pendant la Renaissance.
Face à l’estrade, le plus ancien document de l’institution est un tableau évoquant l’institution des Juges Consulaires. Peint par Claude Vignon vers 1630, il avait été confisqué à la Révolution française.
Il fut retrouvé en 1917 par le Président Dervillé dans une vente aux enchères. Les juges de l’époque avaient lancé une souscription pour financer cette œuvre. C’est donc grâce à eux que ce tableau a pu reprendre place au sein de l’institution parisienne.
Comment évoquer mieux que cela l’attachement des juges à leur tribunal ?
C’est souvent sur cette anecdote que se termine la visite historique.